Mardi 4 décembre.

Ce matin, on prend la route en suivant les recommandations que Mauricio nous a donné. C'est une route secondaire qui passe à travers plusieurs petit villages. Il fait soleil, le paysage est beau alors c'est vraiment super. On s'arrête dans un petit resto en cours de route pour faire une pause et  nous sommes à peine arrêtés qu'un monsieur vient à notre rencontre pour jaser. Oscar qu'il s'appelle. On se  prend un breuvage et une grignotine et à la table à côté, trois monsieurs d'un certain âge, dont Oscar, jasent avec nous. Ils sont un peu difficiles à comprendre car ils articulent pas super bien mais bon, on réussi quand même à échanger! C'est certain que les gens sont curieux quand ils nous voient arriver avec nos grosses montures et c'est un des avantages de voyager en moto.

Un peu plus tard, on s'arrête pour diner dans la petite ville de Jardin, ville nichée en hauteur dans les montagnes. Le village est magnifique et la place centrale, avec son église, l'est tout autant. Mauricio nous avait recommandé cet endroit pour passer la nuit mais comme il n'est que 14h, nous décidons de rouler pour encore deux heures jusqu'au prochain village de Riosucio. On demande à une femme la direction pour reprendre le chemin principal et elle nous dit que si nous continuons tout droit, on va arriver à Riosucio mais que c'est une route non asphaltée. C'est sûr que Jean et moi on choisi cet option! Surtout que la route est dans les montagnes!

À peine arrivés sur la gravelle, deux camions bloquent le chemin car un autre camion est pris bien solide dans la boue. On réussi à passer à côté et  on roule en admirant le paysage. Un peu de bouette de temps à autre mais à un moment, il y en a de plus en plus et elle est assez dense. On patauge dans ça sur quelques kilomètres et c'est vraiment pas évident à traverser, d'autant plus que ma "clutch" commence à sentir le chauffé. À un moment, on doit s'arrêter car il y a deux camions qui font des travaux. Les gars nous jasent et pensent que nous sommes un peu fous!!! Il y a un peu de vrai là-dedans! Entre temps, un autre camion arrive derrière nous et il décide de virer de bord. On le regarde aller Jean et moi et on se dit que jamais il ne réussira à se tourner car le chemin est pas large et super bouetteux. Non seulement sa manoeuvre ne fonctionne pas mais il passe à un cheveux de rester pris! Il décide finalement de se remettre de face mais ce n'est pas sans peine qu'il y arrive.

Une fois le chemin libre, on roule à nouveau et la bouette fini peu à peu. Le chemin est maintenant plus de la gravelle et ça roule bien. On n'arrête pas de se dire que c'est le fun et que les paysages sont magnifiques. Il reste à peine trois kilomètres à faire avant d'arriver à Riosucio quand tout à coup.....

Quand tout à coup on traverse un petit bout de bouette qui est glissant comme de la glace. On est presque passé et hop! ma moto part et tombe sur le côté. Rien d'énervant à ce que la moto tombe. Le hic est que mon pied droit est pris dans une drôle de position sous la valise et c'est assez pesant merci. Ça fait mal l'enfer et je suis sûr que tout est cassé! La douleur est insupportable et je crie sans arrêt dans l'intercom : "Jean, ça fait mal, ça fait mal, ça fait mal. Vite, vite, vite". Le temps me paraît interminable avant qu'il n'arrive 30 secondes plus tard. Il soulève la moto pour me libérer le pied et je ne sens plus mes orteils ni mon pied. Je m'asseoit sur le bord de la route et je me sens faiblir. Entre temps, Jean s'aperçoit que de l'huile moteur coule sous sa moto. Une vis mal vissée quand ils ont fait son changement d'huile hier. Il réussi à la serrer un peu pour que ça arrête de couler.

Finalement, des bons samaritains s'arrêtent pour nous prêter main forte. Herman, un des gars, nous offre de camper dans sa cour si on veut. Alors on m'embarque dans sa voiture et il ramène ma moto jusqu'à chez lui, qui est au début du village. Mon pied fait mal mais finalement je crois que rien n'est cassé mais seulement foulé. Une fois chez lui, je sens que je peux conduire la moto au moins jusqu'au centre du village. On les remercie chaleureusement de leur gentillesse puis Jean et moi repartons et trouvons un hôtel. Rendus dans la chambre, je mets de la glace pour faire désenfler. Je ne peux pas mettre de poids sur le pied car c'est douloureux. On va rester ici pour quelques jours le temps que tout aille mieux et on reprendra la route ensuite.

Deux choses : premièrement, le fait que nous ayons dû arrêter a fait en sorte que Jean ne perde pas toute son huile moteur et là, nous aurions vraiment été dans la merde. Deuxièmement, peu importe où nous sommes, des gens biens, il y en a partout. 

 

Sur les chemins de Colombie.

 

U p'tit cafè con lèche avec ça?

 

Des grains de café colombien. 

 

Photos prises dans le village de Jardin.

 

De la truite pour le diner. Mmmm... 

 

 

 

Le fun qui commence!